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Comment les robotaxis vont changer l'industrie automobile

Une étude de Roland Berger estime que les ventes mondiales de voitures neuves vont baisser de 32 % d'ici à 2030.

La voiture Autonom Cab, de Navya, est notamment équipée de dix capteurs lidars, six caméras et quatre radars.
La voiture Autonom Cab, de Navya, est notamment équipée de dix capteurs lidars, six caméras et quatre radars. (Gilles ROLLE/REA)

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 28 déc. 2017 à 15:41Mis à jour le 6 mars 2018 à 11:52

On n'y est pas encore, mais c'est la martingale qui agite les géants de la Tech, les fournisseurs de services de mobilité et l'industrie automobile. Dans quelques années, des flottes de robotaxis - des véhicules autonomes conçus pour le transport de personnes -, devraient voir le jour. La date de leur avènement n'est pas encore claire, mais elle marquera un tournant pour les constructeurs. Ces derniers pourraient voir leur marché se restreindre considérablement, juge une nouvelle étude de Roland Berger.

Le cabinet estime que les ventes de voitures neuves dans le monde pourraient chuter, à cause des robotaxis, de 32 % en 2030. En France, la dégringolade atteindrait même 60 %, tandis que la taille du parc diminuerait de 27 % ! Dans l'Hexagone, il ne pourrait se vendre qu'un million d'unités par an en 2030 (dont seulement 72 % en voitures particulières possédées), contre plus de 2 aujourd'hui.

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«Avoir une voiture pour rouler vingt minutes par jour en moyenne, c'est une hérésie sur le fond », constate Olivier Hanoulle, analyste principal chez Roland Berger. « Un déclic interviendra quand les clients considéreront qu'ils auront assez d'alternatives pour se passer de la possession d'une voiture. Aujourd'hui, ce n'est pas encore le cas », poursuit-il, estimant que le robotaxi pourrait être l'élément déclencheur. Selon l'étude, ces engins devraient être quatre fois moins chers que le taxi pour le client et deux fois plus profitables pour les opérateurs. « Ils auront des moteurs électriques, qui sont déjà très optimisés et qui réclament très peu d'entretien. Et il n'y aura plus les salaires des chauffeurs… », pointe Olivier Hanoulle.

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En 2030, les robotaxis pourraient représenter plus du quart des kilomètres parcourus par les Européens. De fait, les villes devraient agir pour favoriser l'usage de ces véhicules d'un genre nouveau, autant pour des questions de pollution et de congestion que pour diminuer la surface consacrée aux stationnements.

Changer de périmètre

Tout cela ne veut pas dire que les constructeurs doivent tout faire pour bloquer l'arrivée des robotaxis. Au contraire : les bénéfices de la chaîne automobile pourraient largement gonfler - pour passer de 330 milliards en 2015 à 550 milliards en 2030, dont 40 % en provenance des services de robotaxis. « Un constructeur ne pourra plus se concentrer uniquement sur le marché de la vente de voitures, il devra se plonger dans quelque chose de plus large », souffle Olivier Hanoulle.

Déjà, , et Fiat-Chrysler tente de travailler avec Google. Renault et Nissan veulent tenter l'affaire en solo ou accompagnés, tandis que PSA a fait des services de mobilité la seconde jambe de son plan stratégique. Dernière opération en date, Daimler a pris le contrôle du service de VTC Chauffeur Privé . Un opérateur français.

Julien Dupont-Calbo

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